L’étourneau sansonnet, un oiseau omniprésent dans nos jardins, suscite des avis partagés. Certains jardiniers apprécient sa présence, tandis que d’autres le considèrent comme une nuisance. En observant de plus près cet oiseau bavard, à la fois séduisant et envahissant, on comprend mieux pourquoi il divise. Mais alors, faut-il se réjouir ou s’inquiéter de sa présence dans nos espaces verts ? Pour répondre à cette question, analysons les aspects positifs et négatifs que l’étourneau sansonnet peut apporter à un jardin.
Qui est l’étourneau sansonnet ?
Avant de juger l’étourneau, mieux vaut connaître ce compagnon ailé. L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est un oiseau noirâtre aux reflets métalliques, tachetés de blanc, que l’on retrouve en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Il mesure environ 20 cm et possède un bec jaune distinctif durant la saison de reproduction. L’une de ses caractéristiques principales est sa capacité à imiter une grande variété de sons, des chants d’autres oiseaux jusqu’aux bruits artificiels, ce qui en fait un véritable virtuose de la nature. On peut l’apercevoir seul, mais il est souvent en groupe, particulièrement lors de grandes migrations saisonnières. Ses rassemblements spectaculaires dans le ciel, appelés « murmures », fascinent par leur beauté et leur synchronisation.
Voici une vidéo avec des chants et cris d’étourneaux :
Les avantages de l’étourneau dans le jardin
Pour certains jardiniers, la présence de l’étourneau dans le jardin est synonyme de régulation des populations d’insectes. En effet, cet oiseau est un grand consommateur d’insectes, de larves et de chenilles. Son régime alimentaire est varié, mais il est particulièrement friand des ravageurs du jardin comme les limaces, les sauterelles, les criquets et les pucerons. Ainsi, durant la période de reproduction, un couple d’étourneaux peut chasser des milliers d’insectes pour nourrir leurs petits, ce qui aide à protéger les plantes de l’envahissement de ces parasites.
De plus, leur instinct grégaire contribue à l’équilibre des écosystèmes locaux. L’étourneau participe à la dispersion des graines, ce qui favorise la biodiversité dans certaines zones. Même si leur impact sur la flore est modéré, leur comportement de fouissage en quête de nourriture peut également contribuer à l’aération du sol. Ce phénomène peut être bénéfique pour certaines plantes qui trouvent dans un sol bien aéré des conditions optimales pour leur croissance.
D’un point de vue plus esthétique et environnemental, les étourneaux offrent un spectacle vivant à observer. Leur présence peut égayer un jardin par leurs chants diversifiés et leur comportement actif, notamment lors de leurs ballets aériens en groupe.
Les inconvénients et nuisances des étourneaux
Cependant, l’étourneau n’a pas que des aspects positifs. Sa réputation d’oiseau nuisible n’est pas sans fondement, notamment en raison de ses habitudes alimentaires. Si, au printemps, il se nourrit principalement d’insectes, en automne et en hiver, il modifie son régime alimentaire et devient un véritable prédateur pour les fruits et les graines des cultures. Les jardiniers amateurs de vergers, en particulier ceux qui cultivent des cerises, raisins et olives, peuvent voir leurs récoltes dévastées par les bandes d’étourneaux qui se nourrissent avec voracité. En un rien de temps, ils peuvent vider un arbre de ses fruits.
En outre, leur comportement grégaire peut devenir une véritable nuisance lorsqu’ils se regroupent en grandes colonies. Les étourneaux ont tendance à se poser en masse sur les arbres ou les bâtiments, causant des dégâts par leur poids, mais aussi par leurs déjections acides. Ces dernières peuvent non seulement abîmer les matériaux des constructions, mais également poser des problèmes sanitaires lorsqu’elles s’accumulent en grande quantité. Dans les zones urbaines, les déjections d’étourneaux peuvent également endommager les voitures et les structures, nécessitant un entretien régulier.
Les regroupements massifs d’étourneaux peuvent aussi perturber les autres espèces d’oiseaux locales. En raison de leur nombre important, ils accaparent les ressources alimentaires et les sites de nidification, au détriment des espèces plus vulnérables. De ce fait, ils peuvent contribuer à la baisse de la diversité aviaire dans certaines régions où ils sont très présents.
Comment cohabiter avec les étourneaux ?
Face à ces inconvénients, comment limiter les nuisances des étourneaux tout en profitant de leurs avantages ? Il est possible de mettre en place certaines stratégies pour mieux cohabiter avec ces oiseaux. Par exemple, pour les jardiniers soucieux de protéger leurs fruits, l’installation de filets de protection peut s’avérer efficace. Cela empêche les étourneaux d’accéder aux arbres fruitiers tout en laissant le jardin accessible aux autres espèces.
De plus, il est conseillé de diversifier les types de mangeoires pour oiseaux. Les étourneaux étant plutôt grands et dominants, utiliser des mangeoires à trous plus petits ou à perchoirs moins accessibles permet de favoriser les petits oiseaux tout en limitant l’accès des étourneaux à la nourriture destinée à la faune locale.
Enfin, les effaroucheurs visuels ou sonores peuvent être des solutions temporaires pour repousser les grandes bandes d’étourneaux, bien qu’ils finissent par s’habituer à ces dispositifs. Une approche plus respectueuse consisterait à privilégier la plantation d’arbres ou de buissons spécifiques, comme le sorbier ou le sureau, qui offrent des baies dont les étourneaux raffolent, les détournant ainsi des fruits cultivés.
L’étourneau, un oiseau à double tranchant
En conclusion, l’étourneau dans le jardin est une présence ambivalente. D’un côté, il peut jouer un rôle bénéfique en contrôlant les populations d’insectes et en contribuant à la biodiversité locale. D’un autre côté, son comportement grégaire, son appétit vorace pour les fruits, et les nuisances qu’il peut causer en grand nombre, notamment par ses déjections, en font un visiteur parfois indésirable.
Comme pour tout élément de la nature, il s’agit avant tout de trouver un équilibre. Plutôt que de chercher à l’éradiquer, il semble préférable d’adopter des stratégies de cohabitation pour profiter de ses bienfaits tout en minimisant ses effets négatifs.